jeudi 2 juillet 2009

Une pêche d'embuscade


Cette fin d'année scolaire est particulièrement chargée. Entre les corrections d'examen, la surveillance du chantier de ma future maison et le travail pour l'hebdomadaire auquel je collabore de manière croissant, les parties de pêche s’espacent de plus en plus, à mon grand désarroi. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer mais l'envie d'aller à la pêche devient très forte. Pour combler ce manque, j'ai retrouvé les joies des parties de pêche d'une journée ou d'une soirée. Le matériel superflu reste à la maison. Tout ce dont j'ai besoin trouve sa place sur ma brouette tout terrain. J'ai passé quatre soirées et deux matinées au mois de juin sur les bords d'un étang proche de mon domicile. Compte tenu de la fréquentation élevée de l'endroit, je n'ai pu effectuer de pré amorçage. Les fonds sont très vaseux à l'exception des abords de la berge opposée qui compte une petite roselière très appréciée par les carpes du cru. La première soirée me rapporte un poisson capturé juste avant la tombée de la nuit. Cette petite commune typique du lieu s'est bien débattue. Trois jours plus tard, je suis de retour pour une soirée de pêche. Le soleil est accablant. Comme souvent, c'est la dernière heure qui va être la plus animée avec la prise d'une miroir d'une dizaine de kilos et d'une autre petite commune. Les poissons semblent friands de mes bouillettes au crabe. Le lendemain, la matinée est totalement inanimée. Pas le moindre signe de la présence des carpes sur le poste. La semaine suivante, j'effectue deux soirées de rang. Trois poissons viendront tâter le tapis de réception. La dernière matinée de ce mois de juin a été rocambolesque. Les lignes sont tendues à 5 h 30. Une heure plus tard, une touche à revenir me rapporte… un carassin. 20 minutes après avoir relancé, même sanction sauf que cette fois-ci, c’est une anguille qui a chipé la petite bouillette équilibrée de 16 mm. À 8 h 30, nouvelle touche à revenir. Je commence à m'agacer. Au ferrage ce n'est plus la même histoire. La blank de la mirage se courbe fortement. Après 15 minutes de combat, une belle miroir rentre dans l'épuisette. Ce sera la dernière touche de cette matinée.

mardi 26 mai 2009

Mauvais timing




J'ai effectué une courte session de quatre nuits sur un lac d'une trentaine d'hectares que je pêche depuis quelques années. Les ponts du mois de mai sont de bonnes occasions de rallonger les parties de pêche habituelles. Je suis arrivé mercredi dernier sur les berges en début d'après-midi. La grande question du jour était la suivante : les poissons ont-ils frayés ? Il semble qu'une partie d'entre eux l’ait fait 15 jours auparavant. Les bancs de nénuphars situés en face de moi semblent calmes. A priori, c'était plutôt bon signe, a priori seulement. Toutes les lignes sont tendues à 16 heures. N’ayant que peu d'informations sur les résultats des carpistes qui ont fréquenté les lieux durant les semaines précédentes, j'ai amorcé au spot à l'aide d'un sac soluble rempli de pellets de différents diamètres et d'une dizaine de bouillettes. Les festivités ont débuté à peine 20 minutes plus tard avec un départ lent. Une miroir a chipé la bouillette au boum créole que j'avais placé à quelques centimètres d'un banc de nénuphars. Après quelques minutes de combat, le poisson est dans l’épuisette. Ça commence bien.
Deux heures plus tard, la même canne démarre à nouveau. Le poisson est plus petit mais tout aussi combatif. À 20 heures, troisième poisson sur le même montage. Toutefois, celui-ci ne dépasse pas les 10 kilos. Cela dit, trois poissons en quatre heures de pêche, c'est un début encourageant. La nuit va être calme avec la prise d'une petite commune de 8 kilos à une heure du matin. Par contre, la matinée est plus active avec trois poissons de taille intermédiaire. À l'heure du déjeuner, un départ fulgurant se produit sur la canne la plus à gauche. La bobine se vide à vitesse grand V. Après un ferrage en douceur, le poisson décrit un arc de cercle pour se retrouver au pied d'un tas de branches immergées. Heureusement, je lui fais entendre raison en serrant le frein petit à petit. La mise à l'épuiser est folklorique car le flotteur qui maintient le manche à la surface s’est détaché au plus mauvais moment. Je me retrouve donc à chercher une épuisette au fond de l'eau alors que le poisson donne encore des rushs puissants. Finalement, tout se finit bien. Je peux admirer une commune très allongée d'un poids respectable. Après la traditionnelle séance photo, elle repart dans son élément en pleine forme.




Le temps change peu à peu. Les nuages font place un ciel ensoleillé. Les températures grimpent. Et ce qui devait arriver arriva : la fraye. Tous les poissons n'ont pas frayé loin de là. La fraye va durer jusqu'à la fin de la session. Le jeudi après-midi est calme. Deux départs se produisent en début de soirée. Après un décrochage dans les nénuphars, je capture une miroir qui dépasse légèrement les 10 kilos. La deuxième nuit est aussi calme que la précédente. Par contre, le petit matin est fructueux avec la prise de 2 poissons malgré un épais brouillard. Vers 13 heures (tiens donc), la canne qui a produit la belle commune s'anime à nouveau. Cette fois-ci, c’est une miroir très rebondie qui se retrouve sur mon tapis de réception. Les carpes du cru apprécient beaucoup l'association S12 avec une bouillette équilibrée au boum créole. J'ai réduit mes amorçages à leur plus simple expression compte tenu de la situation. Les poissons n’ont pas un gros appétit. Un petit sac soluble suffit. Ici, la pêche s'effectue poisson par poisson. La troisième nuit est totalement improductive. Comme toujours, les premières heures du jour sont propices. Un poisson interrompt la préparation d'un bon café matinal. Ce sera la seule activité d'une journée très chaude et orageuse. Les poissons sont de plus en plus absorbés par la fraye.



La session se termine sur la prise d'une miroir très longiligne la dernière nuit. Au total, ces quatre jours de pêche m’ont rapporté 13 poissons avec un décrochage. Il est toujours difficile d'anticiper la fraye. Ce qui est sûr, c'est que les gros poissons n'étaient pas là ou qu’ils n'étaient pas en phase d'alimentation. Malgré tout, capturer quelques carpes dans ces conditions particulières est un vrai motif de satisfaction. Je vais donc attendre une dizaine de jours avant de m'attaquer à une gravière énigmatique.

mardi 14 avril 2009

Première session de l'année

Une première session difficile
J'avais programmé une session d'une semaine au début du mois d'avril sur un lac d'une centaine d'hectares très technique. La pression de pêche est considérable car les carpistes de toutes nationalités, essentiellement des Hollandais et des Anglais, apprécient ce lieu. C'est ma première visite sur le lac. J'ai choisi un poste en queue d'étang pour sa tranquillité et un fond assez encombré. Les 15 jours qui ont précédé ma venue ont été très calmes. Trois amis ont passé sept jours consécutifs sans la moindre touche ! Que du bonheur en perspective. Après avoir sondé mon poste de fond en comble, j'ai placé mes quatre montages à des profondeurs différentes mais toujours sur des fonds durs. Les premières 24 heures ont été très calmes ponctuées par quelques brèmes qui semblent adorer mes bouillettes de 14 mm. La première touche intervient le lundi en fin d'après-midi à 5 m du bord. En effet, j'avais remarqué une petite tâche de gravier au milieu de la vase. Le scion de la mirage s'est courbé fortement avant que mon delkim ne s'emballe. Après un combat tout en force, Anthony, un ami venu me rendre visite, épuise une belle miroir tout en rondeur.
Quel plaisir de capturer

un poisson sur une eau aussi difficile.
Le lendemain matin, le soleil brille dès le lever du jour. Pendant la préparation d'un bon café, la même canne produit le même résultat, une belle miroir plus longue cette fois-ci. Un quart d'heure plus tard, un deuxième départ sur une cassure franche me permet d'admirer un troisième poisson du même acabit. Je place les deux carpes au sac pour vérifier si les rejets sont importants. Malheureusement, seuls quelques petits morceaux de tiger nuts sont visibles après une dizaine d'heures. Cela signifie que ce sont des carpes de passage qui grignotent plus qu'elles ne s'alimentent avidement. Le troisième départ a lieu 48 heures plus tard en début de matinée. La tâche de gravier près du bord confirme son potentiel. Le départ est long et continu. Au ferrage, cela semble lourd. 20 minutes plus tard, une superbe miroir d'un poids très respectable est posée sur le tapis de réception. Je suis plutôt satisfait de ce résultat. Les quelques heures de soleil ont eu un impact positif sur l'appétit des poissons. Malheureusement, des trombes d'eau vont s'abattre sur le lac pendant 24 heures sans discontinuer. Le niveau monte de plus de 30 cm. Ensuite, c'est un vent du nord qui prend le relais et qui vient frapper la berge qui était pourvoyeuse en départ. C'est le calme plat pendant 72 heures. Le dernier poisson viendra me rendre visite l'ultime nuit à 4 h 30 du matin… toujours sur cette fameuse tâche de gravier. Un poisson de 12 kilos tout rond a chipé la petite bouillette équilibrée parfumée au saumon. Au total, cette semaine de pêche me rapporte cinq poissons pour une moyenne respectable de 14 kilos. Contenu de la pression de pêche importante et des résultats des autres pêcheurs (une vingtaine de poissons pour 20 car pistes sur l'ensemble du lac), ce n'est pas catastrophique même si je reste un peu sur ma faim…

dimanche 18 janvier 2009



Session en eau chaude
Les mois de juillet et août ne sont pas les plus favorables de l'année pour partir en session. Pourtant, c'est une période où les carpistes sont nombreux au bord de l’eau car la majorité d'entre nous prend ses congés durant l'été.
Sécurité et fraîcheur pour les poissons
En été, il faut déterminer les zones de confort dans lesquels les carpes vont évoluer en priorité. Dans le cas présent, le choix s'est porté sur un poste qui pouvait attirer les poissons, surtout par forte chaleur. La berge d’en face est occupée par une immense bande de nénuphars très dense. Elle est située à 70 mètres du bord environ de notre berge. Pour agrémenter encore un peu ce hot spot présumé, le lit de la rivière qui traverse le lac passe à une dizaine de mètres devant les premiers nymphéas. Par conséquent, ce poste est en quelque sorte une aire de repos au bord d'une autoroute, un spot idéal en ces temps de chassé-croisé estival.
La digestibilité avant tout
Pour attraper quelques poissons en été, il faut miser sur des appâts digestes qui ne vont pas couper l’appétit des poissons si ces derniers sont incommodés par les fortes chaleurs. J'ai roulé une vingtaine de kilos de bouillettes de 22 mm composées du mix Boimixshellfish. Il s'agit d'un mélange riche en farines de poisson, extraits de crustacés et de protéines de poisson solubles. Il fonctionne à merveille dans les eaux riches en nourriture naturelle. J'ai rajouté de l’huile de saumon, du superfood (des acides aminés liquides) et de l'arôme Mega Salmon. Nous disposons également d'une bonne dose de pellets de 6 mm à base dumême mix que les bouillettes et d'autres, plus gros, renforcés en protéines solubles et en bétaïne. La stratégie est assez simple. Je vais amorcer au bait rocket le lit de la rivière pour essayer de faire sortir les poissons des nénuphars. Les bouillettes sont expédiées de façon assez large autour des montages pour faire chercher les poissons. À 19 heures, tout est en place, la pêche peut véritablement commencer.
Un début encourageant
Vers 21 h 30, le premier départ se produit. Un peu étonné, je pars ferrer sans trop y croire. La courbure de la canne indique un poisson de taille respectable. Effectivement, au bout d'une dizaine de minutes, une belle commune glisse dans l'épuisette. À peine le temps de la remettre à l'eau qu'un deuxième départ sollicite le montage passé à quelques mètres du précédent. Cette miroir dépasse elle aussi largement les 10 kilos, ça commence plutôt bien. La première nuit est assez calme. Le seul poisson qui vienne me réveiller vers 2 h 30 du matin est une miroir d'un peu plus de 10 kilos.
Le lendemain, le soleil est bien présent. À l'heure du déjeuner, quelques bips attirent mon attention. Un poisson démarre tout en douceur et longe le banc de nénuphars, sans y entrer. Cela semble lourd. Le poisson décrit un arc de cercle pour venir lentement vers notre berge. À l'issue d'une vraie bagarre, nous déposons une belle miroir aux formes généreuses sur le tapis de réception. Le poids du poisson me ravit. La journée est ponctuée par deux autres poissons de plus petite taille. La seconde nuit est décevante car je décroche deux carpes dans les nénuphars et en capture une petite de huit kilos. Durant la journée, le vent d’Est se renforce. L'après-midi est intéressant puisque les poissons se nourrissent régulièrement. Je prends 4 carpes qui relâchent de bonnes quantités de bouillettes sur le tapis. C'est bon signe.









Un coup de chaud néfaste
Les trois jours qui suivent sont marqués par une hausse importante du mercure. Les températures frôlent les 30°. Plus grave, le vent diminue de vigueur, ce qui accentue encore la sensation de chaleur. Je réduis les quantités d'amorçage en prévision d'une baisse d'activité des poissons. Heureusement, la météo annonce l'arrivée d'une vague orageuse pour le jeudi soir.
Une dépression salvatrice
Les premières gouttes tombent vers 17 heures. C'est le moment que choisit un poisson pour démarrer sur la canne située la plus à gauche. Après le ferrage, il remonte vers la surface. A priori, c'est un petit poisson mais a priori seulement. La carpe semble puissante et sûre de son fait. La mise à l'épuisette est délicate car elle a la mauvaise idée de passer sur les trois autres cannes. Après quelques minutes de tension, elle se laisse enfermée dans le filet. C'est une miroir très longue, massive avec des flancs d'une largeur incroyable. Un examen rapide de la bouche montre que c'est un poisson vierge ou presque. Malheureusement, elle est victime d'une maladie de peau qui lui laisse d'innombrables petites taches rouges sur le corps. La séance photo est éprouvante mais quel bonheur de tenir dans ses mains un poisson de cette taille. D'après mes informations, c'est l'un des plus gros poissons du lac. Les carpes s'alimentent à nouveau tout au long de la journée. Je décide de réamorcer généreusement le poste à l'aide de pellets préalablement imprégnés avec de l'huile de saumon. Les montages sont équipés de petits sacs solubles. Cette combinaison va permettre de capturer 95 % des carpes de la session. Les plus grosses d’entre elles se font piquer la journée. Le vendredi ne déroge pas la tradition. À 18 heures 30, un nouveau départ sollicite la même canne que la veille. Le verdict est à peu près le même puisqu'une belle miroir nous gratifie d'un combat tout en puissance. Son poids est un peu inférieur à la grosse miroir mais elle reste d'une taille tout à fait respectable.
Dernier beau poisson
Il reste moins de 36 heures à pêcher. La météo annonce encore une hausse du mercure avec un soleil omniprésent. Contre toute attente, le samedi va être riche en départ. Entre 12 h 30 et 23 heures, je capture 6 poissons et en décrochant un. La désormais traditionnelle miroir de fin d'après-midi est au rendez-vous, toujours sur la même canne. Une nouvelle fois, c'est un gros poisson qui se retrouve sur le tapis. Un invité surprise profite de l’amorçage à base de pellets. Une touche étonnante rompt le dernier dîner. L'écureuil fait des mouvements de va-et-vient durant quelques secondes puis plus rien. Une brème peut-être ? Cependant, le scion subit également quelques soubresauts à son tour. Finalement, je décide de ferrer et quelle est ma surprise quand au loin, j'aperçois le saut d'un poisson tout en longueur. C'est un petit esturgeon qui vient de saisir la bouillettes. Le combat est assez court. La remise à l'eau est un peu longue mais finalement, l’esturgeon d'une dizaine de kilos repart gentiment vers le large. La dernière nuit est le copié-collé de la première avec un seul poisson de taille intermédiaire.




Une session riche en enseignementsAprès 8 nuits passées au bord de l'eau, le verdict est positif. 50 départs se sont produits pour 43 poissons ramenés à bon port. Les 7 décrochages dans les nénuphars proviennent d’un retard au ferrage. Pêcher près d'un obstacle nécessite une rapidité d'exécution dès la prise de contact. Les quatre dernières nuits, j'ai dormi en waders, ce qui a presque réduit à néant les décrochages. La qualité des appâts est l'une des clés essentielles d'une session réussie. Les bouillettes carnées ont une efficacité indéniable en eau chaude. Une bouillette qui a du goût, qui présente un profil nutritionnel adapté et que les carpes digèrent bien est un gage de réussite. Finalement, les sessions estivales valent le coût d'être vécues, non ?
Un printemps prolifique

Les ponts du mois de mai sont une bénédiction pour les carpistes. On peut organiser quelques parties de pêche de 3 ou 4 jours quand l'emploi du temps le permet. Cette année, en 2008, j'ai péché durant deux petites sessions de quatre nuits chacune sur un plan d’eau de 30 ha. La première s'est déroulée du 8 au 12 mai. Je suis arrivé sur les berges du lac vers 14 heures ce jeudi 8 mai. Le temps est couvert et assez orageux, les conditions sont bonnes. J'ai décidé de pêcher la queue du lac. Face à moi, un banc de nénuphars naissants devrait attirer les poissons. J'ai un grand nombre de pêcheurs à ma gauche mais personne sur la droite. J'ai roulé une quinzaine de kilos de bouillettes au boum créole. Je voulais vérifier si son efficacité hivernale se poursuivait à la belle saison. La recette est simple : mix winterwinner, BHA, elite cream, arôme boum créole et clear sweetner. Que du bon ! J'ai amorcé assez largement au pied des nénuphars. Pour empêcher les poissons de sortir du coup, j'ai tracé une diagonale d'appâts sur ma gauche pour fermer le poste. Pour ce début de session, j'ai choisi d'utiliser des appâts à réponse rapide c'est-à-dire des S12 au boum créole couplées avec une petite surdosée du même parfum. À 16 heures, tout est en place, l'attente commence. Elle sera de courte durée car une heure plus tard, le premier départ interrompt un bon café. Une miroir de 11 kilos toute ronde débute une série de cinq poissons jusqu'à 20 h 30. La nuit est étonnamment calme. Les hostilités débutent à midi. Malheureusement, le poisson se dépique. Ensuite, c'est de la folie. Entre 15 h 30 et 23 heures, 14 carpes vont rejoindre l'épuisette. Le vent souffle fort en direction de mon poste. Des poissons entre 6,5 et 16 kilos se nourrissent abondamment de mes appâts. Les rejets abondants sur le tapis de réception en sont la preuve. Plus j'amorce et plus ça mord. La moyenne de poids est supérieure à 11,5 kilos. Au bout de cette journée, je suis crevé. Je tombe dans mon bedchair vers minuit. La deuxième nuit sera également tranquille avec un seul poisson à trois heures. Le temps change à l'aube du troisième jour. La chaleur s'accentue et le vent tombe. Je réduis les doses d'amorçage de moitié. Seuls trois poissons se font prendre ce samedi, la plus grosse pèse 14 kilos. Le dernier jour, les départs se déclenchent essentiellement la nuit, entre 3 h 30 et 5 h 00 du matin. Peu à peu, le poids moyen diminue pour flirter avec les 10 kilos. Au final, cette session me rapporte 29 poissons pour 316 kilos.



Me voilà de retour un mois plus tard sur le même poste. J'utilise toujours des bouillettes au boum créole car on ne change pas une équipe qui gagne. Cette fois-ci, j'ai rajouté un sac soluble sur tous les montages. En effet, j'ai remarqué que les départs se déclenchent beaucoup plus vite avec cet artifice. De plus, le fond est très mou. Avec un sac soluble et un solupop, le bas de ligne se dépose doucement sur le fond et reste plus visible pour les poissons. Cette première soirée est assez animée car trois poissons situés entre 10 et 14 kilos se font prendre. La nuit et la matinée qui vont suivre me réserve de belles surprises. Encore un coup de folie car 13 départs vont me maintenir en éveil entre 1 h 30 et 21 heures. La taille moyenne des poissons dépasse tout juste les 10 kilos. Toutefois, deux grosses carpes font quand même partie du lot. Le lendemain, un banc de petits poissons (8 à 11 kilos) semble avoir investi le banc de nénuphars. Les touches sont régulières, toutes les trois ou quatre heures. La dernière nuit, contrairement aux autres, est vierge de toute activité. Ce n'est qu'au petit matin qu'une belle miroir me tir du sommeil. Les carpes sont actives durant cette dernière journée. Je piquerai six autres poissons dont une autre grosse miroir entre deux petites communes. À l'issue de cette deuxième petite session, j'ai totalisé 31 poissons pour 326 kilos. Finalement, il n'est pas toujours utile de rester des semaines entières au bord d'un grand lac pour capturer de beaux poissons. Le boum créole est une valeur sûre pour réussir sa saison, et pas seulement en hiver, qu'on se le dise !



Une session de folie !
Après un début de saison assez morose en raison d'un emploi du temps surchargé et d'un climat défavorable, l’envie de m'installer au bord d'un lac était grandissante. Mon choix s'est porté sur un plan d'eau de 35 hectares que j'ai eu l'occasion de pêcher il y a quelques années. D’après mes informations, la pression de pêche a fortement augmenté depuis mon dernier passage.
Un choix de postes déterminant
La première difficulté a été de choisir un poste. En effet, je n'avais jamais pêché ce lac à cette saison. La topographie des fonds est assez classique. Le lac, tout en longueur, atteint la profondeur maximum au bord de la digue. À cet endroit, on peut espérer 3,50 mètres car le plan d'eau est plein à cause des pluies abondantes du début de printemps. Au fur et à mesure que l'on se rapproche de la queue du lac, les profondeurs diminuent régulièrement pour atteindre 50 cm dans la partie finale du plan d'eau. Le lac est bordé d'arbres immergés et parsemé de quelques bancs de nénuphars. Malheureusement, la nature ayant un peu de retard cette année, ces derniers n'étaient pas encore visibles à mon arrivée.
Lorsque j'ai débarqué sur les berges après quelques heures de route, j’ai observé une fréquentation assez conséquente puisqu'une dizaine de batteries était en place. Elles étaient agglutinées sur la partie la plus profonde car le vent d'ouest poussait fortement dans cette direction depuis trois jours. Amateur de tranquillité et d'espace, j'ai choisi de m'écarter de cet attroupement. Je me suis installé à l'opposé dans une zone a priori sans intérêt, a priori seulement… En effet, mon poste ne recèle pas de bancs de nénuphars, ni d'arbres immergés. Il est assez compliqué à pêcher car à une soixantaine de mètres du bord, les bases d'une hutte de chasseurs sont solidement installées grâces à des pièces métalliques et à une plateforme en béton armé. Toutefois, ce hot spot présumé à quatre intérêts principaux. Premièrement, la météo annonçait un changement de vent prononcé et durable d'ouest en est. Mon poste allait donc être balayé par des rafales pendant une semaine si le présentateur ne se trompait pas. Deuxièmement, les profondeurs qui n'excèdent pas 2 mètres sont assez faibles. Le temps ensoleillé devrait donc réchauffer en priorité cette partie du lac. Troisièmement, ce poste est situé en bordure des frayères. En avril, ces zones sont toujours intéressantes lorsque les poissons se déplacent pour frayer. Enfin, les fondations de la cabane abritent des moules (dressènes et anodontes) et quelques écrevisses dont les carpes raffolent. Une canne placée proche de cette zone devrait toucher quelques poissons, du moins je l'espérais. L'enjeu de cette session est donc de savoir si le réchauffement des températures annoncé à mon arrivée va se produire et si les carpes vont se rapprocher des frayères. Dans ce cas, je serai aux premières loges pour les intercepter. Dans le cas contraire, je risque une grande désillusion et un capot mémorable.
Des débuts timides
Cette première nuit fut agitée mais seulement par des averses de grêle. Ce n'est qu'à 5 h 20 du matin que le premier départ se produisit, lors d'une accalmie. Après un combat plutôt bref, une miroir toute ronde glissait dans l'épuisette. Je n'étais pas capot. Le premier poisson d'une session est toujours mémorable même si sa taille n'est pas exceptionnelle (11 kilos). Après l'avoir relâché, je m'aperçois que le vent a bel et bien tourné et qu'il frappe vers la queue du lac, c'est plutôt bon signe. À 11 heures, un deuxième départ se produit près de la cabane et me rapporte une joli miroir. La journée se déroule tranquillement. À 18 h 30, un départ très rapide se déclenche sur la canne la plus éloignée du bord, sur un spot très mou, rempli de verre de vase. Le contact avec le poisson est plutôt rude. La mirage est courbée à l'extrême. Peu à peu, je gagne quelques mètres de fil. Au bout d'un quart d'heure de pression continue, le poisson s'approche doucement. Après quelques rushs en bordure, je peux admirer une commune aux mensurations XL.
Au fur et à mesure que le vent d'Est s'intensifie, les poissons s'alimentent de plus en plus. Je capture dix poissons en moins de 24 heures. Toutes les cannes démarrent les unes après les autres. C'est du délire ! En début de nuit, un banc de poissons de taille intermédiaire (8-11 kilos) ont investi le poste. Plus la journée avance et plus les poissons sont gros. Ils commencent à rejeter des restes de bouillettes dans les sacs de conservation.
Amorcer, prêt, benner !
Étant donné que les poissons se sont montrés coopératifs et que les conditions climatiques vont être clémentes, je mise sur une phase d'alimentation durant les cinq jours à venir. Profitant d'une heure de tranquillité, je mets en place ma stratégie. Je vais amorcer assez lourdement (cinq kilos de bouillettes de 20 mm) sur mes trois cannes de droite, de manière très espacée.
Cette tactique s'est révélée payante. Entre le dimanche midi et le lundi soir, j'ai capturé 12 poissons dont quelques gros sujets.
Le mardi est nettement moins productif puisque trois poissons seulement vont rejoindre le tapis de réception. Je suppose que le bruit occasionné par les nombreuses captures a dû mettre en alerte les bancs de poissons dans le secteur. J'en profite pour réamorcer lourdement pour les dernières 72 heures. Une dépression est annoncée pour la nuit. À chaque fois que les pressions ont diminué, j'ai noté une recrudescence de départs. Je suis donc très optimiste avant de me glisser dans le bedchair. Effectivement, le festival débute à 1 h 10. À peine ai-je eu le temps de mettre cette grosse commune au sac qu'un autre départ se produit. Je combat le poisson depuis seulement cinq minutes quand la troisième canne est sollicitée à son tour.
Mon épouse qui suit les opérations depuis la berge vient me donner un coup de main. Je lui ai déjà expliqué le ferrage et tout ce qui suit mais elle n'a pas encore tenu de poissons en action de pêche. Étant donné que rien ne vaut la pratique et que la situation presse, elle enfile les waders. Nous nous plaçons l’un à côte de l’autre avec une carpe au bout du fil. J'ai tiré un peu plus fort que d'habitude pour écourter le combat. Enfin, le second poisson est dans l'épuisette. Charlotte mouline un peu dans le vide mais ça a l'air de venir. Une fois mon poisson emmailloté dans le sac, je ramène épuisette. La carpe est à 10 mètres de nous. Avec un sang-froid déconcertant, elle règle le frein et glisse la carpe dans l'épuisette. Je donne un coup de frontale et là je n'en crois pas mes yeux : premier poisson qui se révèle être une commune d'un poids très respectable. Il est maintenant 1 heure 45. Il ne reste plus qu'une seule canne sur le rod pod. C'est une vraie période de frénésie alimentaire.
Mon stock de bouillettes commence à décliner. Heureusement, la fin de session approche. Le dernier départ se produira le lendemain à neuf heures. Et là, divine surprise, la plus grosse miroir de la session nous rend visite.La pêche ne se réduit pas à une affaire de chiffres. Toutefois, nous avons capturé 65 poissons pour 69 départs. Le poids total approche les 800 kilos (792 exactement). Plusieurs critères se sont additionnés pour réussir cette pêche miraculeuse. Tout d'abord, les conditions météorologiques ont été très favorables. Malgré le fort vent d'est, le soleil a réchauffé les eaux pendant les 10 jours. Cela a entraîné le déplacement espéré des poissons vers les zones moins profondes et proches des frayères. Ce poste était donc un endroit stratégique qui nous a permis d'intercepter les carpes durant leur transhumance. La qualité des appâts à jouer comme un facteur d'accélération. Je reste persuadé que lorsqu'on déverse plus de 20 kilos de bouillettes dans le fond de l'eau durant une période finalement assez courte, il faut qu'elles soient de grande qualité pour que les poissons s'en nourrissent abondamment et durablement. Pour ce type de pêche, je choisis toujours la solution de rouler mes propres appâts. Évidemment, c'est très contraignant. Cela suppose une bonne dose d'efforts avant la session. À cette occasion, j'ai utilisé une recette simple mais super efficace : 500 grammes de winter winner mix, 50 grammes de HPSFE (protéines de poisson soluble), 30 ml de BHA (acides aminés), 30 ml d’elite cream, 5 ml de fruit bomb. J'ai coloré l'ensemble avec une teinte brune pour assombrir mes bouillettes. En effet, j'ai remarqué que les bouillettes très visibles ont tendance à attirer les plus petits sujets. En outre, les quelques coups de spod remplis de pellets de différents diamètres après chaque départ ont incité les poissons à rester sur mon coup.



Carpes difficiles en plein hiver
Le début de saison a été compliqué. Les brusques changements de température et les vents violents n’ont pas facilité les choses dans l’ouest de la France. J’ai organisé 1 petite session de trois jours durant la semaine qui a précédé le forum de Montluçon.
Elle s’est déroulée sur une sablière de 15 ha. Malgré un vent du nord persistant et un mercure qui frôle les 0° le jour, le lac est victime de son succès. La pression de pêche est forte puisque une dizaine de pêcheurs sont déjà en place à mon arrivée. J’ai choisi de pêcher un poste en pleine eau. Toutefois, une petite anse sur ma droite abrite des profondeurs moins fortes. Si le temps se radoucit un peu, les carpes viendront peut-être se réchauffer à cet endroit. Côté stratégie, j’ai choisi de pêcher sans aucun amorçage solide. En effet, les poissons doivent avoir un appétit mesuré car l’eau est à peine à 6°. De plus, les autres carpistes amorcent régulièrement et ne prennent rien. Par conséquent, j’ai opté pour une bouillette surdosée préalablement boostée dans un mélange de BHA et de Superfood pendant 48 heures. Pour augmenter encore l’attraction autour de la bouillette, j’ai placé une chaussette soluble remplie de pellets de 6 mm au saumon et de quelques nouveaux pellets au D88. Cela devrait intéresser un poisson curieux, sans risquer de le gaver. Les premières 24 heures ont été calmes. Contre toute attente, une carpe a chipé la bouillette surdosée au boum créole à la tombée du jour, après 36 heures de capot. Le poisson se défend bien pour la saison. Après quelques minutes de combat, j’admire une commune qui atteint presque les 12 kilos. Premier poisson de l’année. Je relance immédiatement pour ensuite déguster un délicieux potage car il gèle déjà. La deuxième nuit est ponctuée par la prise d’une brème de près de 3 kilos à 2 h 30. Juste après, un autre petite touche fait biper mon delkim. Encore une brème ? Je saisi la canne qui est toute blanche à cause du givre. A ce moment, le détecteur s’emballe. A près un combat bref, une grosse miroir de 17.5 kilos se retrouve dans mon épuisette. Que du bonheur ! La troisième journée est plus agitée puisque trois petites communes qui pèsent entre 4 et 7 kilos se retrouvent sur le tapis de réception. Elles mordent toutes en plein eau sur une petite surdosée bien sucrée. Mes voisins proches sont toujours capots. Un refroidissement annoncé depuis trois jours se produit. Bientôt, c’est la neige qui remplace la pluie. Les carpes ont la bouche fermée, plus rien ne sera pris avant mon départ le lendemain. Le bilan de cette petite session est intéressant : face au faible appétit des poissons, l’attraction des acides aminés liquides et des pellets suffit pour déclencher quelques départs !