dimanche 18 janvier 2009



Session en eau chaude
Les mois de juillet et août ne sont pas les plus favorables de l'année pour partir en session. Pourtant, c'est une période où les carpistes sont nombreux au bord de l’eau car la majorité d'entre nous prend ses congés durant l'été.
Sécurité et fraîcheur pour les poissons
En été, il faut déterminer les zones de confort dans lesquels les carpes vont évoluer en priorité. Dans le cas présent, le choix s'est porté sur un poste qui pouvait attirer les poissons, surtout par forte chaleur. La berge d’en face est occupée par une immense bande de nénuphars très dense. Elle est située à 70 mètres du bord environ de notre berge. Pour agrémenter encore un peu ce hot spot présumé, le lit de la rivière qui traverse le lac passe à une dizaine de mètres devant les premiers nymphéas. Par conséquent, ce poste est en quelque sorte une aire de repos au bord d'une autoroute, un spot idéal en ces temps de chassé-croisé estival.
La digestibilité avant tout
Pour attraper quelques poissons en été, il faut miser sur des appâts digestes qui ne vont pas couper l’appétit des poissons si ces derniers sont incommodés par les fortes chaleurs. J'ai roulé une vingtaine de kilos de bouillettes de 22 mm composées du mix Boimixshellfish. Il s'agit d'un mélange riche en farines de poisson, extraits de crustacés et de protéines de poisson solubles. Il fonctionne à merveille dans les eaux riches en nourriture naturelle. J'ai rajouté de l’huile de saumon, du superfood (des acides aminés liquides) et de l'arôme Mega Salmon. Nous disposons également d'une bonne dose de pellets de 6 mm à base dumême mix que les bouillettes et d'autres, plus gros, renforcés en protéines solubles et en bétaïne. La stratégie est assez simple. Je vais amorcer au bait rocket le lit de la rivière pour essayer de faire sortir les poissons des nénuphars. Les bouillettes sont expédiées de façon assez large autour des montages pour faire chercher les poissons. À 19 heures, tout est en place, la pêche peut véritablement commencer.
Un début encourageant
Vers 21 h 30, le premier départ se produit. Un peu étonné, je pars ferrer sans trop y croire. La courbure de la canne indique un poisson de taille respectable. Effectivement, au bout d'une dizaine de minutes, une belle commune glisse dans l'épuisette. À peine le temps de la remettre à l'eau qu'un deuxième départ sollicite le montage passé à quelques mètres du précédent. Cette miroir dépasse elle aussi largement les 10 kilos, ça commence plutôt bien. La première nuit est assez calme. Le seul poisson qui vienne me réveiller vers 2 h 30 du matin est une miroir d'un peu plus de 10 kilos.
Le lendemain, le soleil est bien présent. À l'heure du déjeuner, quelques bips attirent mon attention. Un poisson démarre tout en douceur et longe le banc de nénuphars, sans y entrer. Cela semble lourd. Le poisson décrit un arc de cercle pour venir lentement vers notre berge. À l'issue d'une vraie bagarre, nous déposons une belle miroir aux formes généreuses sur le tapis de réception. Le poids du poisson me ravit. La journée est ponctuée par deux autres poissons de plus petite taille. La seconde nuit est décevante car je décroche deux carpes dans les nénuphars et en capture une petite de huit kilos. Durant la journée, le vent d’Est se renforce. L'après-midi est intéressant puisque les poissons se nourrissent régulièrement. Je prends 4 carpes qui relâchent de bonnes quantités de bouillettes sur le tapis. C'est bon signe.









Un coup de chaud néfaste
Les trois jours qui suivent sont marqués par une hausse importante du mercure. Les températures frôlent les 30°. Plus grave, le vent diminue de vigueur, ce qui accentue encore la sensation de chaleur. Je réduis les quantités d'amorçage en prévision d'une baisse d'activité des poissons. Heureusement, la météo annonce l'arrivée d'une vague orageuse pour le jeudi soir.
Une dépression salvatrice
Les premières gouttes tombent vers 17 heures. C'est le moment que choisit un poisson pour démarrer sur la canne située la plus à gauche. Après le ferrage, il remonte vers la surface. A priori, c'est un petit poisson mais a priori seulement. La carpe semble puissante et sûre de son fait. La mise à l'épuisette est délicate car elle a la mauvaise idée de passer sur les trois autres cannes. Après quelques minutes de tension, elle se laisse enfermée dans le filet. C'est une miroir très longue, massive avec des flancs d'une largeur incroyable. Un examen rapide de la bouche montre que c'est un poisson vierge ou presque. Malheureusement, elle est victime d'une maladie de peau qui lui laisse d'innombrables petites taches rouges sur le corps. La séance photo est éprouvante mais quel bonheur de tenir dans ses mains un poisson de cette taille. D'après mes informations, c'est l'un des plus gros poissons du lac. Les carpes s'alimentent à nouveau tout au long de la journée. Je décide de réamorcer généreusement le poste à l'aide de pellets préalablement imprégnés avec de l'huile de saumon. Les montages sont équipés de petits sacs solubles. Cette combinaison va permettre de capturer 95 % des carpes de la session. Les plus grosses d’entre elles se font piquer la journée. Le vendredi ne déroge pas la tradition. À 18 heures 30, un nouveau départ sollicite la même canne que la veille. Le verdict est à peu près le même puisqu'une belle miroir nous gratifie d'un combat tout en puissance. Son poids est un peu inférieur à la grosse miroir mais elle reste d'une taille tout à fait respectable.
Dernier beau poisson
Il reste moins de 36 heures à pêcher. La météo annonce encore une hausse du mercure avec un soleil omniprésent. Contre toute attente, le samedi va être riche en départ. Entre 12 h 30 et 23 heures, je capture 6 poissons et en décrochant un. La désormais traditionnelle miroir de fin d'après-midi est au rendez-vous, toujours sur la même canne. Une nouvelle fois, c'est un gros poisson qui se retrouve sur le tapis. Un invité surprise profite de l’amorçage à base de pellets. Une touche étonnante rompt le dernier dîner. L'écureuil fait des mouvements de va-et-vient durant quelques secondes puis plus rien. Une brème peut-être ? Cependant, le scion subit également quelques soubresauts à son tour. Finalement, je décide de ferrer et quelle est ma surprise quand au loin, j'aperçois le saut d'un poisson tout en longueur. C'est un petit esturgeon qui vient de saisir la bouillettes. Le combat est assez court. La remise à l'eau est un peu longue mais finalement, l’esturgeon d'une dizaine de kilos repart gentiment vers le large. La dernière nuit est le copié-collé de la première avec un seul poisson de taille intermédiaire.




Une session riche en enseignementsAprès 8 nuits passées au bord de l'eau, le verdict est positif. 50 départs se sont produits pour 43 poissons ramenés à bon port. Les 7 décrochages dans les nénuphars proviennent d’un retard au ferrage. Pêcher près d'un obstacle nécessite une rapidité d'exécution dès la prise de contact. Les quatre dernières nuits, j'ai dormi en waders, ce qui a presque réduit à néant les décrochages. La qualité des appâts est l'une des clés essentielles d'une session réussie. Les bouillettes carnées ont une efficacité indéniable en eau chaude. Une bouillette qui a du goût, qui présente un profil nutritionnel adapté et que les carpes digèrent bien est un gage de réussite. Finalement, les sessions estivales valent le coût d'être vécues, non ?

1 commentaire:

Rod35 a dit…

Beaux fishs mayennais lol