Une session de folie !
Après un début de saison assez morose en raison d'un emploi du temps surchargé et d'un climat défavorable, l’envie de m'installer au bord d'un lac était grandissante. Mon choix s'est porté sur un plan d'eau de 35 hectares que j'ai eu l'occasion de pêcher il y a quelques années. D’après mes informations, la pression de pêche a fortement augmenté depuis mon dernier passage.
Un choix de postes déterminant
La première difficulté a été de choisir un poste. En effet, je n'avais jamais pêché ce lac à cette saison. La topographie des fonds est assez classique. Le lac, tout en longueur, atteint la profondeur maximum au bord de la digue. À cet endroit, on peut espérer 3,50 mètres car le plan d'eau est plein à cause des pluies abondantes du début de printemps. Au fur et à mesure que l'on se rapproche de la queue du lac, les profondeurs diminuent régulièrement pour atteindre 50 cm dans la partie finale du plan d'eau. Le lac est bordé d'arbres immergés et parsemé de quelques bancs de nénuphars. Malheureusement, la nature ayant un peu de retard cette année, ces derniers n'étaient pas encore visibles à mon arrivée.
Lorsque j'ai débarqué sur les berges après quelques heures de route, j’ai observé une fréquentation assez conséquente puisqu'une dizaine de batteries était en place. Elles étaient agglutinées sur la partie la plus profonde car le vent d'ouest poussait fortement dans cette direction depuis trois jours. Amateur de tranquillité et d'espace, j'ai choisi de m'écarter de cet attroupement. Je me suis installé à l'opposé dans une zone a priori sans intérêt, a priori seulement… En effet, mon poste ne recèle pas de bancs de nénuphars, ni d'arbres immergés. Il est assez compliqué à pêcher car à une soixantaine de mètres du bord, les bases d'une hutte de chasseurs sont solidement installées grâces à des pièces métalliques et à une plateforme en béton armé. Toutefois, ce hot spot présumé à quatre intérêts principaux. Premièrement, la météo annonçait un changement de vent prononcé et durable d'ouest en est. Mon poste allait donc être balayé par des rafales pendant une semaine si le présentateur ne se trompait pas. Deuxièmement, les profondeurs qui n'excèdent pas 2 mètres sont assez faibles. Le temps ensoleillé devrait donc réchauffer en priorité cette partie du lac. Troisièmement, ce poste est situé en bordure des frayères. En avril, ces zones sont toujours intéressantes lorsque les poissons se déplacent pour frayer. Enfin, les fondations de la cabane abritent des moules (dressènes et anodontes) et quelques écrevisses dont les carpes raffolent. Une canne placée proche de cette zone devrait toucher quelques poissons, du moins je l'espérais. L'enjeu de cette session est donc de savoir si le réchauffement des températures annoncé à mon arrivée va se produire et si les carpes vont se rapprocher des frayères. Dans ce cas, je serai aux premières loges pour les intercepter. Dans le cas contraire, je risque une grande désillusion et un capot mémorable.
Des débuts timides
Cette première nuit fut agitée mais seulement par des averses de grêle. Ce n'est qu'à 5 h 20 du matin que le premier départ se produisit, lors d'une accalmie. Après un combat plutôt bref, une miroir toute ronde glissait dans l'épuisette. Je n'étais pas capot. Le premier poisson d'une session est toujours mémorable même si sa taille n'est pas exceptionnelle (11 kilos). Après l'avoir relâché, je m'aperçois que le vent a bel et bien tourné et qu'il frappe vers la queue du lac, c'est plutôt bon signe. À 11 heures, un deuxième départ se produit près de la cabane et me rapporte une joli miroir. La journée se déroule tranquillement. À 18 h 30, un départ très rapide se déclenche sur la canne la plus éloignée du bord, sur un spot très mou, rempli de verre de vase. Le contact avec le poisson est plutôt rude. La mirage est courbée à l'extrême. Peu à peu, je gagne quelques mètres de fil. Au bout d'un quart d'heure de pression continue, le poisson s'approche doucement. Après quelques rushs en bordure, je peux admirer une commune aux mensurations XL.
Au fur et à mesure que le vent d'Est s'intensifie, les poissons s'alimentent de plus en plus. Je capture dix poissons en moins de 24 heures. Toutes les cannes démarrent les unes après les autres. C'est du délire ! En début de nuit, un banc de poissons de taille intermédiaire (8-11 kilos) ont investi le poste. Plus la journée avance et plus les poissons sont gros. Ils commencent à rejeter des restes de bouillettes dans les sacs de conservation.
Amorcer, prêt, benner !
Étant donné que les poissons se sont montrés coopératifs et que les conditions climatiques vont être clémentes, je mise sur une phase d'alimentation durant les cinq jours à venir. Profitant d'une heure de tranquillité, je mets en place ma stratégie. Je vais amorcer assez lourdement (cinq kilos de bouillettes de 20 mm) sur mes trois cannes de droite, de manière très espacée.
Cette tactique s'est révélée payante. Entre le dimanche midi et le lundi soir, j'ai capturé 12 poissons dont quelques gros sujets.
Le mardi est nettement moins productif puisque trois poissons seulement vont rejoindre le tapis de réception. Je suppose que le bruit occasionné par les nombreuses captures a dû mettre en alerte les bancs de poissons dans le secteur. J'en profite pour réamorcer lourdement pour les dernières 72 heures. Une dépression est annoncée pour la nuit. À chaque fois que les pressions ont diminué, j'ai noté une recrudescence de départs. Je suis donc très optimiste avant de me glisser dans le bedchair. Effectivement, le festival débute à 1 h 10. À peine ai-je eu le temps de mettre cette grosse commune au sac qu'un autre départ se produit. Je combat le poisson depuis seulement cinq minutes quand la troisième canne est sollicitée à son tour.
Mon épouse qui suit les opérations depuis la berge vient me donner un coup de main. Je lui ai déjà expliqué le ferrage et tout ce qui suit mais elle n'a pas encore tenu de poissons en action de pêche. Étant donné que rien ne vaut la pratique et que la situation presse, elle enfile les waders. Nous nous plaçons l’un à côte de l’autre avec une carpe au bout du fil. J'ai tiré un peu plus fort que d'habitude pour écourter le combat. Enfin, le second poisson est dans l'épuisette. Charlotte mouline un peu dans le vide mais ça a l'air de venir. Une fois mon poisson emmailloté dans le sac, je ramène épuisette. La carpe est à 10 mètres de nous. Avec un sang-froid déconcertant, elle règle le frein et glisse la carpe dans l'épuisette. Je donne un coup de frontale et là je n'en crois pas mes yeux : premier poisson qui se révèle être une commune d'un poids très respectable. Il est maintenant 1 heure 45. Il ne reste plus qu'une seule canne sur le rod pod. C'est une vraie période de frénésie alimentaire.
Mon stock de bouillettes commence à décliner. Heureusement, la fin de session approche. Le dernier départ se produira le lendemain à neuf heures. Et là, divine surprise, la plus grosse miroir de la session nous rend visite.La pêche ne se réduit pas à une affaire de chiffres. Toutefois, nous avons capturé 65 poissons pour 69 départs. Le poids total approche les 800 kilos (792 exactement). Plusieurs critères se sont additionnés pour réussir cette pêche miraculeuse. Tout d'abord, les conditions météorologiques ont été très favorables. Malgré le fort vent d'est, le soleil a réchauffé les eaux pendant les 10 jours. Cela a entraîné le déplacement espéré des poissons vers les zones moins profondes et proches des frayères. Ce poste était donc un endroit stratégique qui nous a permis d'intercepter les carpes durant leur transhumance. La qualité des appâts à jouer comme un facteur d'accélération. Je reste persuadé que lorsqu'on déverse plus de 20 kilos de bouillettes dans le fond de l'eau durant une période finalement assez courte, il faut qu'elles soient de grande qualité pour que les poissons s'en nourrissent abondamment et durablement. Pour ce type de pêche, je choisis toujours la solution de rouler mes propres appâts. Évidemment, c'est très contraignant. Cela suppose une bonne dose d'efforts avant la session. À cette occasion, j'ai utilisé une recette simple mais super efficace : 500 grammes de winter winner mix, 50 grammes de HPSFE (protéines de poisson soluble), 30 ml de BHA (acides aminés), 30 ml d’elite cream, 5 ml de fruit bomb. J'ai coloré l'ensemble avec une teinte brune pour assombrir mes bouillettes. En effet, j'ai remarqué que les bouillettes très visibles ont tendance à attirer les plus petits sujets. En outre, les quelques coups de spod remplis de pellets de différents diamètres après chaque départ ont incité les poissons à rester sur mon coup.
Après un début de saison assez morose en raison d'un emploi du temps surchargé et d'un climat défavorable, l’envie de m'installer au bord d'un lac était grandissante. Mon choix s'est porté sur un plan d'eau de 35 hectares que j'ai eu l'occasion de pêcher il y a quelques années. D’après mes informations, la pression de pêche a fortement augmenté depuis mon dernier passage.
Un choix de postes déterminant
La première difficulté a été de choisir un poste. En effet, je n'avais jamais pêché ce lac à cette saison. La topographie des fonds est assez classique. Le lac, tout en longueur, atteint la profondeur maximum au bord de la digue. À cet endroit, on peut espérer 3,50 mètres car le plan d'eau est plein à cause des pluies abondantes du début de printemps. Au fur et à mesure que l'on se rapproche de la queue du lac, les profondeurs diminuent régulièrement pour atteindre 50 cm dans la partie finale du plan d'eau. Le lac est bordé d'arbres immergés et parsemé de quelques bancs de nénuphars. Malheureusement, la nature ayant un peu de retard cette année, ces derniers n'étaient pas encore visibles à mon arrivée.
Lorsque j'ai débarqué sur les berges après quelques heures de route, j’ai observé une fréquentation assez conséquente puisqu'une dizaine de batteries était en place. Elles étaient agglutinées sur la partie la plus profonde car le vent d'ouest poussait fortement dans cette direction depuis trois jours. Amateur de tranquillité et d'espace, j'ai choisi de m'écarter de cet attroupement. Je me suis installé à l'opposé dans une zone a priori sans intérêt, a priori seulement… En effet, mon poste ne recèle pas de bancs de nénuphars, ni d'arbres immergés. Il est assez compliqué à pêcher car à une soixantaine de mètres du bord, les bases d'une hutte de chasseurs sont solidement installées grâces à des pièces métalliques et à une plateforme en béton armé. Toutefois, ce hot spot présumé à quatre intérêts principaux. Premièrement, la météo annonçait un changement de vent prononcé et durable d'ouest en est. Mon poste allait donc être balayé par des rafales pendant une semaine si le présentateur ne se trompait pas. Deuxièmement, les profondeurs qui n'excèdent pas 2 mètres sont assez faibles. Le temps ensoleillé devrait donc réchauffer en priorité cette partie du lac. Troisièmement, ce poste est situé en bordure des frayères. En avril, ces zones sont toujours intéressantes lorsque les poissons se déplacent pour frayer. Enfin, les fondations de la cabane abritent des moules (dressènes et anodontes) et quelques écrevisses dont les carpes raffolent. Une canne placée proche de cette zone devrait toucher quelques poissons, du moins je l'espérais. L'enjeu de cette session est donc de savoir si le réchauffement des températures annoncé à mon arrivée va se produire et si les carpes vont se rapprocher des frayères. Dans ce cas, je serai aux premières loges pour les intercepter. Dans le cas contraire, je risque une grande désillusion et un capot mémorable.
Des débuts timides
Cette première nuit fut agitée mais seulement par des averses de grêle. Ce n'est qu'à 5 h 20 du matin que le premier départ se produisit, lors d'une accalmie. Après un combat plutôt bref, une miroir toute ronde glissait dans l'épuisette. Je n'étais pas capot. Le premier poisson d'une session est toujours mémorable même si sa taille n'est pas exceptionnelle (11 kilos). Après l'avoir relâché, je m'aperçois que le vent a bel et bien tourné et qu'il frappe vers la queue du lac, c'est plutôt bon signe. À 11 heures, un deuxième départ se produit près de la cabane et me rapporte une joli miroir. La journée se déroule tranquillement. À 18 h 30, un départ très rapide se déclenche sur la canne la plus éloignée du bord, sur un spot très mou, rempli de verre de vase. Le contact avec le poisson est plutôt rude. La mirage est courbée à l'extrême. Peu à peu, je gagne quelques mètres de fil. Au bout d'un quart d'heure de pression continue, le poisson s'approche doucement. Après quelques rushs en bordure, je peux admirer une commune aux mensurations XL.
Au fur et à mesure que le vent d'Est s'intensifie, les poissons s'alimentent de plus en plus. Je capture dix poissons en moins de 24 heures. Toutes les cannes démarrent les unes après les autres. C'est du délire ! En début de nuit, un banc de poissons de taille intermédiaire (8-11 kilos) ont investi le poste. Plus la journée avance et plus les poissons sont gros. Ils commencent à rejeter des restes de bouillettes dans les sacs de conservation.
Amorcer, prêt, benner !
Étant donné que les poissons se sont montrés coopératifs et que les conditions climatiques vont être clémentes, je mise sur une phase d'alimentation durant les cinq jours à venir. Profitant d'une heure de tranquillité, je mets en place ma stratégie. Je vais amorcer assez lourdement (cinq kilos de bouillettes de 20 mm) sur mes trois cannes de droite, de manière très espacée.
Cette tactique s'est révélée payante. Entre le dimanche midi et le lundi soir, j'ai capturé 12 poissons dont quelques gros sujets.
Le mardi est nettement moins productif puisque trois poissons seulement vont rejoindre le tapis de réception. Je suppose que le bruit occasionné par les nombreuses captures a dû mettre en alerte les bancs de poissons dans le secteur. J'en profite pour réamorcer lourdement pour les dernières 72 heures. Une dépression est annoncée pour la nuit. À chaque fois que les pressions ont diminué, j'ai noté une recrudescence de départs. Je suis donc très optimiste avant de me glisser dans le bedchair. Effectivement, le festival débute à 1 h 10. À peine ai-je eu le temps de mettre cette grosse commune au sac qu'un autre départ se produit. Je combat le poisson depuis seulement cinq minutes quand la troisième canne est sollicitée à son tour.
Mon épouse qui suit les opérations depuis la berge vient me donner un coup de main. Je lui ai déjà expliqué le ferrage et tout ce qui suit mais elle n'a pas encore tenu de poissons en action de pêche. Étant donné que rien ne vaut la pratique et que la situation presse, elle enfile les waders. Nous nous plaçons l’un à côte de l’autre avec une carpe au bout du fil. J'ai tiré un peu plus fort que d'habitude pour écourter le combat. Enfin, le second poisson est dans l'épuisette. Charlotte mouline un peu dans le vide mais ça a l'air de venir. Une fois mon poisson emmailloté dans le sac, je ramène épuisette. La carpe est à 10 mètres de nous. Avec un sang-froid déconcertant, elle règle le frein et glisse la carpe dans l'épuisette. Je donne un coup de frontale et là je n'en crois pas mes yeux : premier poisson qui se révèle être une commune d'un poids très respectable. Il est maintenant 1 heure 45. Il ne reste plus qu'une seule canne sur le rod pod. C'est une vraie période de frénésie alimentaire.
Mon stock de bouillettes commence à décliner. Heureusement, la fin de session approche. Le dernier départ se produira le lendemain à neuf heures. Et là, divine surprise, la plus grosse miroir de la session nous rend visite.La pêche ne se réduit pas à une affaire de chiffres. Toutefois, nous avons capturé 65 poissons pour 69 départs. Le poids total approche les 800 kilos (792 exactement). Plusieurs critères se sont additionnés pour réussir cette pêche miraculeuse. Tout d'abord, les conditions météorologiques ont été très favorables. Malgré le fort vent d'est, le soleil a réchauffé les eaux pendant les 10 jours. Cela a entraîné le déplacement espéré des poissons vers les zones moins profondes et proches des frayères. Ce poste était donc un endroit stratégique qui nous a permis d'intercepter les carpes durant leur transhumance. La qualité des appâts à jouer comme un facteur d'accélération. Je reste persuadé que lorsqu'on déverse plus de 20 kilos de bouillettes dans le fond de l'eau durant une période finalement assez courte, il faut qu'elles soient de grande qualité pour que les poissons s'en nourrissent abondamment et durablement. Pour ce type de pêche, je choisis toujours la solution de rouler mes propres appâts. Évidemment, c'est très contraignant. Cela suppose une bonne dose d'efforts avant la session. À cette occasion, j'ai utilisé une recette simple mais super efficace : 500 grammes de winter winner mix, 50 grammes de HPSFE (protéines de poisson soluble), 30 ml de BHA (acides aminés), 30 ml d’elite cream, 5 ml de fruit bomb. J'ai coloré l'ensemble avec une teinte brune pour assombrir mes bouillettes. En effet, j'ai remarqué que les bouillettes très visibles ont tendance à attirer les plus petits sujets. En outre, les quelques coups de spod remplis de pellets de différents diamètres après chaque départ ont incité les poissons à rester sur mon coup.
1 commentaire:
Le choix du poste est simple, car ca déroule tout le temps au n°30....
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